mercredi 7 novembre 2007

STARS AC' 7... MATER OU ZAPPER ?...

Je vais vous dire le fond ma pensée tout de suite, comme ça ce sera fait. Star Academy, c'est de la daube, un gros foutage de gueule, une arnaque. J'assume, je signe, vous voulez des preuves? Ok, let's go!!!...
Je me suis toujours demandé à quoi ça pouvait bien servir, cette institution, cette école, ce château, ces gars et ces filles qui en prennent plein la tronche pour que dalle, sinon à nous prendre pour de cons, une fois de plus.
En sept ans, qui a réellement pu prétendre au titre de Star, au sortir de cette foutue académie de ploutocrates? Personne.
En sept ans, qu'est-ce qui a fondamentalement changé? Rien.
Les plus optimistes, j'en connais, diront que c'est divertissant, c'est beau l'aventure humaine! A ceux-là, je ne préférerais même pas leur rétorquer ce que je sais de source sûre. Ce que j'ai entendu de vive voix, de la bouche même d'un proche de la production, alors en tournée dans notre île, il y a deux ans. Je dirais seulement ceci: un jeu de cartes de plus de quatre As, vaut-il plus, ou moins qu'un jeu de dés avec six points à toutes les faces? Comprenne qui peut!
Les plus pessimistes des sceptiques, j'en connais aussi, hélas, diront que nous assistons là au spectacle lénifiant d'une société en souffrance, incapable de se regarder en face, préférant encenser l'esbroufe au détriment de l'essentiel. Certes, mais ce serait un peu trop facile, à mon goût, de s'en tenir qu'a ces constats, trop partial, trop tranchés.
La vérité, comme on dit, est peut-être à mi chemin des deux! A se faire l'avocat du Diable, un petit jeu que j'affectionne tout particulièrement, on s'expose à quelques surprises.
Parce que, casser du sucre c'est bien, encore faut-il pouvoir expliquer pourquoi c'est mieux, parce qu'il y en a qui le préfère en cubes, tel quel, juste qu'à le sortir de la boîte. Moi le sucre, je l'aime en poudre!!!...
Pour entrer dans le vif du sujet, j'ai tout d'abord envie de parler des profs. Et de ce qui m'énerve le plus, le formatage.
Il est clair, et ce depuis le début, que ces profs ont tous une haute idée de l'art qu'ils sont censés enseigner, et ils ont aussi, manifestement, une plus haute idée encore d'eux-mêmes!
Une ligne comportementale existe, c'est clair, mais elle sert quoi? Le talent réel, personnel de l'élève, son dégrossissement, afin qu'éclate au grand jour la plénitude de l'artiste en devenir qui aura su écouter pour mieux se révéler aux autres autant qu'à lui-même? J'en doute.
Ce que l'on constate, en fait, c'est un cloisonnement de l'élève, et ce dans un objectif précis, chirurgical, correspondre le plus à ce qui est susceptible d'être véritablement vendeur.
On ne parle pas là de quelques stéréotypes éculés que tous le monde connaît, non, il s'agit d'un processus plus subtil, amorcé en profondeur, et qui part du public lui-même.
En choisissant, version moderne des jeux antiques, ou en croyant le faire librement, la plèbe quémande son pain, et oriente, de fait, la production et les profs vers telle ou telle direction. C'est le deal, le ciment qui fait que tout se tient.
Ainsi, ceux que l'on élimine, ne sont pas ceux qui sont les moins bons, mais ceux qui ne se vendront pas ou mal, si jamais ils devaient rester encore.
Il suffit pour s'en convaincre, de jeter un regard rapide, mais objectif, à ce qui s'écoute le plus sur les ondes. La tendance est-elle au texte plus qu'à la mélodie? Au charisme plus qu'au look, aux tripes plus que le fric, au talent plus que le matraquage?
On comprend mieux, dés lors, à quoi se doivent de parvenir, réellement, ces élèves qui débarquent avec leurs personnalité propres, leurs idéaux, leurs parcours intimes, leurs talents musicaux. Quand ils souffrent, au bout d'un certain temps, n'est-ce pas moins des objectifs à remplir, toujours plus ardus à atteindre, que l'abjuration de qu'ils sont au fond d'eux-mêmes, fatalement, ce mensonge implicite dans l'idée faussée dés le départ, ce travail de sape qui consiste à écraser du pied l'originalité et l'unicité qui caractérise chacun d'eux?
On part du principe que le public veut ceci ou cela, au besoin on l'influencera, pour qu'à terme, il le veuille vraiment! Les élèves sont choisis plus en fonction de leur malléabilité et leur perméabilité qu'en fonction de leurs potentialité, fruit d'un parcours différent selon les vies, mais forcément riche.
Cette richesse là, on n'en veut pas, on l'expugne, on la conchie, on la honnie, on la blâme, on la montre du doigt!
Autour de moi, proche de ma personne, évoluent des artistes véritables. De vrais fauves de la zique! Ni prétentieux, ni méchants, et encore moins soumis à la loi de la Soupe des Majors. S'ils doivent se faire un nom, un jour, ce ne sera jamais au détriment de ce qu'ils sont, ni à ce en quoi ils croient. Ceux là ne feront jamais la Star Ac', c'est sur!
Moi, je ne suis pas musicien, je suis juste moi, derrière mon clavier, et je me consacre à ce en quoi je crois, et c'est déjà pas mal!
Une telle débauche d'argent et d'énergie, de duplicité, d'arrogance, qui rapporte énormément plus de pognon encore, grâce aux appels téléphoniques, aux sms, aux produits dérivés, pour accoucher de quoi au final. Un gagnant de plus, à qui l'on pondra un album sans âme, sans sueur, sans tripes, sans sang, d'une insipidité sans nom, pire que le précédent gagnant, mais toujours dans la même veine vomitive et fielleuse. De la merde.
Et de ce constat dramatique, où l'on s'est joué de jeunes gens comme l'on avance ses pions sur l'échiquier, on s'en tamponne comme de cache-ponpon, l'important est de savoir si l'affaire aura rapporté plus que l'an passé, et justifiera ou non la remise des couverts l'an prochain!
Une fois le vernis de strass et paillettes nettoyé au dissolvant de la lumière crue et sans concessions du regard critique, que reste t-il à contempler, le pire du meilleur et inversement, une monstrueuse machinerie, une imposture qui cache mal sa cupidité sans limites. Merci la Une.
Et que dire de Nikos Alliagas, que dire du spectacle navrant que cet animateur emprunté donne à voir. Quelle prestance, quelle fière allure quand il annonce à la foule en délire l'arrivée imminente du Taulier, l'idolissime Jojo. Il faut le voir le Nikos, mimer une empathie mensongère, face aux nominés dont il n'a que faire.
Nikos le faux gentil, à qui on n'enlèvera pas si facilement le nonos Star Ac' du bec! C'est que ça pousse derrière!!!...
Que sont devenu les Jennyfer, Nolwenn, Elodie, et les autres. Tous juste bons à servir la soupe à la MJC de Mont-Cuq, aprés quelques hits qui auront cartonné du côté de jeunes pucelles décérébrées de 10/15 ans, en mal de sensations fortes, avant de basculer dans le ghotique comme les grands? Où sont les Stars promises? Quelle qualité, Quelle culture?...
France, ne t'inquiètes pas pour ton avenir musical, la relève des grands bardes, des proseurs, des chansons à textes qui restent dans les mémoires, des anarchistes et des sceptiques, ceux et celles qui militaient pour un certain engagement contre l'uniforme et l'uniformatisation de la pensée, ceux et celles qui dénoncaient l'hypocrisie du système, ceux qui criaient leur liberté en chansons, est assurée! Oui Aragon, Vian Brel, oui Brassens, oh oui Ferrat Ferré, vos idéaux ne sont pas perdu, On ne vous a pas oublié!!!...
" Bonjour monsieur le Maire, elle est étroite votre rue principale dites moi... Et là c'est bien l'arrêt du bus... Voici donc mesdames et messieurs, l'arrêt de Mont-Cuq!!!...".