mercredi 24 octobre 2007

ARTHUR, UN HOMME SEUL!!!...

Ceux qui ont aimé la série Caméra Café, qui l'ont suivi jusqu'à la fin, n'ont pu rater les interventions télévisées des sieurs Solo et le Bolloch, lors de plateaux peoples, préparant le terrain médiatique à l'avenue de leur successeur, Kaamelott, traitant à la manière des Monty Python, les aventures épiques, chevaleresques, du célèbre grand roi Breton Arthur, Le Juste ou Le Bon, et de sa non moins noble quête du Saint-Graal.
A l'époque, c'était il y a trois ou quatre ans, nos deux comparses, à l'apogée de leurs prestations autour de l'emblématique machine à café, lors d'interviews plus intimistes, ne manquaient pas de faire l'éloge du courage de la chaîne M6, qui avait su croire en eux, à juste titre, et en leur projet de sitcom d'entreprise. Rajoutant, dans la foulée, que TF1 n'avait pas donné une suite favorable aux entretiens préliminaires, pour finalement rejeter l'idée de les produire. Mauvaise pioche pour ce dernier, qui misant sur Un gars, Une fille, alias Jean Dujardin et Alexandra Lamy, pour faire barrage à M6, aurait pu produire les deux en même temps.
L'audimat, la référence reine télévisuelle, certes confortait la série du couple de gentils teigneux, mais ne put jamais égaler l'audience régalée par les péripéties des tordus du kawa en blanc gobelet!
J'aimais bien Un gars, Une fille, mais je préférais Caméra Café. Ce n'est donc pas par hasard que je possède l'intégrale Dumont/Convenant!!!...
Aussi, lorsque Bruno Solo et Yvan Le Bolloch, lors des tournées promotionnelles de leurs dvd's Caméra Café, à travers toute la France, à l'instar de Samantha aujourd'hui, poussent en avant la série Kaamelott, présentée par Jean-Yves Robin et Alexandre Astier, ils enfoncent le clou, ils le font systématiquement, savamment, patiemment.
L'enchaînement est prévu de longue date, la transition est souhaitée de manière la plus naturelle possible, il faut parvenir à garder auprès d'elle, M6, ceux qui avaient aimé Caméra Café, et qui devront dés lors s'en passer. Moment toujours critique, redouté, surtout quand une saison entière à déjà été tournée, prête à la diffusion.
Personnellement, l'arrêt de Caméra Café, même insipidement remplacé par la version locale, 100% réunionnaise, bien qu'extrêmement encadrée par une charte précise, censée produire le même attrait sans dénaturer le produit initial, m'aura littéralement coupé la chique, si j'ose m'exprimer ainsi, si bien que c'est avec un à priori certain que je visionnais les premières images de la série Kaamelott, sans réelle conviction je dois l'avouer.
Encore trop imprégné des aventures de salariés plus tricheurs les uns que les autres, je ne parvenais pas à accrocher à la série médiévale.
Et comme le temps fait si bien les choses! Incité, plus que de raisons, par ma compagne qui, elle, adorait le nouveau concept, je me laissais aller, petit à petit, à mieux cerner cette nouvelle série!
Contre toute attente, je finis par trouver Kaamelott drôle, bien fait, intelligent, subtil, ingénieux, réjouissant de pépites linguistiques et de ton. C'était marrant. Une façon très moderne de transposer l'esprit d'une époque révolue, en l'adaptant à nos contingences actuelles.
Les schémas archaïsants des textes médiévaux en langue gaéliques, celtiques, bretonne et armoricaine, comprises entre le cinquième et treizième siècle après Jesus-Christ, qui avaient construit le mythe Arthurien autour d'un homme, qui, historiquement à bel et bien existé, tout comme Guenièvre et Merlin, mais dont les parcours personnels sont loin de ce qui est imprégné avec force dans l'inconscient imaginaire collectif mondial, ont été rafraîchi dans la série télévisée, pour nous proposer une interprétation plus profane du quotidien d'un Roi Arthur normal et de sa quête du Saint-Graal, compliquée à l'extrême par des facteurs comportementaux humains, constituants, par ailleurs, tout le sel, et le piment, allons-y, de cette audacieuse production.
Audacieuse, oui, car, une littérature abondante existe sur le sujet constitué par ce que l'on appelle le Cycle Arthurien, une sphère décortiquée, disséquée de fond en comble, par des écrivains, des chercheurs, des historiens de renom, dont Jean Markale, et son Cycle du Graal, par exemple, qui, en 9 tomes, nous rapporte le parcours le plus exhaustif possible, issus de textes connus et plus rares ou nouvellement découverts, de Chrétien de Troyes en l'occurrence, dans une cohérence générale, qui écarte, à force de tri sélectifs, des textes contradictoires des textes purement fictifs, par trop éloignés du sujet principal, l'aventure du Saint Graal, pivot central d'une grande esthétique spirituelle, au service de laquelle, gravitent les indispensables acteurs humains et nécessairement non humains, Le Roi Arthur officiant comme figure symbolique et emblématique, issue d'une lignée d'autres personnages prestigieux, dont les origines remontent à la mort du Christ, pour faire de la terre inconnue, plus tard appelée Albion, le théâtre de toute l'épopée du cycle Arthurien.
Tout comme la venue d'un Messiah antique, le libérateur et sauveur, prophétisé depuis la nuit des temps, et attendu avec la dernière énergie par un peuple Juif exsangue, tant l'occupation romaine était devenue, lors du Ministère du Christ, intolérable au dernier degré, puisque les soulèvements de rebelles prenaient d'inquiétantes ampleurs aux yeux de l'Empire colonisateur, incarné par l'empereur Tibère, il s'en est allé de même de l'apparition dans les écrits médiévaux, du Saint-Graal, coupe sacrée dans laquelle Joseph d'Arimathie aurait recueilli le sang de Jésus agonisant sur la croix, selon la version cistercienne.
Ainsi Arthur, qui était un dux bellorum, "un chef de guerre" ayant vécu aux alentours de l'an 500 de notre ère, d'après les documents fiables en latin qui le concernent, louait ses services de puissant chef de clan romano-breton, aux rois bretons qui avaient besoins de guerriers pour repousser les invasions saxonnes, les germaniques d'aujourd'hui, de ce qui était alors l'île de Bretagne, autrement dit la Grande-Bretagne actuelle.
L'époque est celle de la fin du Bas-Empire romain et du début de la civilisation mérovingienne, et il est plus crédible d'imaginer cet Arthur en uniforme romain que de le décrire sous l'aspect d'un roi Plantagenêt du XIIeme siècle.
Ses victoires retentissantes contre l'envahisseur Saxon, qui permirent de contenir durant une cinquantaine d'années l'inévitable- puisque après sa mort tragique contre Le Mordret, un rival, selon la version cistercienne, toujours, la majeure partie de l'île fut soumise aux germaniques- l'auréolèrent d'une véritable vénération, largement entretenue et augmentée par les bretons soumis aux Saxons ou ayant fui dans les régions les plus occidentales de l'île, Cornwall et Pays de Galles (Cymru).
C'est l'esprit, de révolte contre l'envahisseur, qui cimente la position héroïque du roi Arthur, autour de thèmes récurrents d'ordre et de responsabilité, contre le désordre. Celui qui maintient les traditions celtiques, un personnage saint, la personnification d'un haut nationalisme, et ce durant les siècles suivants. Un tel héros ne pouvait donc que rencontrer, et côtoyer, puis de s'allier, d'anciennes figures mythologiques, et de tout cela naquit la quête hautement symbolique de la pureté d'âme et de la vertu!
Point de toutes ces considérations dans la série, ou si peu, non, l'essentiel de l'intrigue générale consiste à raconter les péripéties contenues dans la légende mais à les traiter plus comme prétexte, comme support, à des rapports humains très actuels, très conflictuels. Il faut voir le roi Arthur plus en chef d'entreprise que comme souverain, secondé par une assemblée de chevaliers, de la table ronde en l'occurrence, qui tireraient plus de bras cassés qu'autre choses.
Dans le carré premier entourant Arthur, rôle interprété par Alexandre Astier, on trouve la reine Guenièvre bien sûr, la femme légitime du roi, dépeinte comme une grosse gourdasse empruntée, sincèrement éprise de son roi de mari, bien qu'encore vierge à bientôt 30 ans, donc à priori sans aucune expérience des choses de l'amour, qui n'a qu'un rêve, que son époux daigne la toucher un jour.
Léodagan de Carmélide, père de Guenièvre, roi de Carmélide, fils de Goustan le Cruel, incroyablement joué par le papa Astier, sombre personnage éternellement bougon, fort en gueule, pas diplomate pour un sou, habité en permanence par l'idée fixe qu'il faut impérativement installer des tourelles sur les plages de l'île de Bretagne, afin de mieux prévenir les invasions Saxonnes et Vandales, idée considérée tant saugrenue qu'onéreuse, tout aussi continuellement repoussée par Arthur. Léodagan officie, aux côtés du roi, en tant que Grand Général des Armées Bretonnes, et se fait fort de bien équiper le royaume de catapultes inutiles. Son autre cheval de bataille est de préserver autant que faire se peut, les routes de Carmélide de tous chemins pavés romains, dernier fief de l'île de Bretagne fédérée à s'en vanter, au grand dam des autres seigneurs et du roi Arthur lui même.
Lancelôt du Lac, qui fait office de premier ministre, est secrètement amoureux de la reine, qui ignore tout des tourments amoureux du malheureux soupirant et accessoirement, à ses heures perdues, chevalier errant. Lancelôt et le roi Arthur sont amis dans la série, bien que dans l'esprit du premier, surnage une noire jalousie offusquée, persuadé qu'il est, ce qui le rend peu causant et introverti, que la reine serait bien mieux avec lui qu'avec un roi qui n'a que faire d'une femme qu'il n'aime pas et qui plus est, le dégoûte! Il est cependant, par nature, noble, il sait rester donc à sa place, attendant son heure, qui viendra il en est certain. Il régente les affaires politiques du royaume avec grande intelligence, fidélité et surtout, une inestimable loyauté envers son roi.
Bohort, l'intendant du royaume, impayable lopette, grande intelligence pratique autant qu'esthétique, mais qui a le tort, en plus d'abhorrer les conflits armés, par pure couardise en substance, de ne faire montre que d'une très relative virilité, ce qui alimente fortement, bien que marié et père, des soupçons qu'il préfère ignorer, sur ses préférences sexuelles. Il a un grand secret, il n'a pas fait ses classes dans l'armée bretonne, il ne sait donc pas manier l'épée.
Le Père Blaise, scribe officiel du roi, il transcrit les aventures vécues par les chevaliers, contées le plus souvent autour de la table ronde. D'une nature tatillonne et légèrement désabusée, il ne cesse de réécrire et de corriger le contenu, parfois très fade voire insipide, des aventures de Perceval et Caradoc, ce qui a le don de l'exaspérer au plus haut point.
Dame Séli, la redoutée Picte, la mère de Guenièvre, a le caractère aussi trempé que son mari Léodagan, mais possède en plus, un inébranlable désir de voir un jour le couple royal présenter un héritier, ce qui ne la rend donc pas plus aimable, mais pas moins non plus, envers son gendre qu'elle considère, à tort, comme un mou.
Merlin, enchanteur de son état, grand vainqueur de la belette de Winchester, inestimable inventeur de la potion guérissant les ongles incarnés, a écrit; le druidisme pour tous, et est, selon les propos mêmes du roi Arthur, "un gros nul", et dans la bouche de la fée Morgane; un "pignouf!". Né du croisement d'une pucelle et d'un incube, un démon ayant la capacité de prendre forme humaine, il n'aspire qu'à une chose, bien qu'étant censé être la super puissance de feu du roi Arthur, en particulier quand il s'agit de repousser l'ennemi à l'aide de sa magie, c'est qu'on lui fiche la paix, cela n'arrive pas souvent! La série le présente comme un raté qui ne réussit vraiment quelque chose, que lorsque le hasard s'en mêle. Autrement, au quotidien, chacun se demande, le roi en tête, à quoi sert réellement Merlin. Il a un grand rival, qu'il craint plus qu'il ne respecte, en la personne de Elias de Kériwy, redoutable et redouté sorcier, n'apparaissant que pour annoncer le pire ou menacer de calamités Kaamelott, si on ne lui donne pas ce qu'il désire.
Perceval de Galles, Provençal le Gaulois, est un inculte notoire, ne sachant ni lire ni écrire, doté d'une faculté à la bêtise peu commune, d'une naïveté sans nom, le vrai bras cassé dans toute sa splendeur de Kaamelott, il ne comprend rien à rien, n'est bon à rien, ne sert manifestement à rien non plus, mais bénéficie de la part du roi Arthur, d'une estime qui confine à l'amitié la plus sincère. Arthur, inexplicablement, l'aime tendrement, même s'il passe le plus clair de son temps à l'enguirlender. Perceval, dans la série, à certaines qualités néanmoins, qui le rendent attachant à plus d'un titre. Il est serviable, dévoué, loyal, généreux, plus inconscient que brave cependant, volontaire, et si Angarade, la suivante de Guenièvre est follement éprise de lui, au moins pour ces raisons énoncées, faute, pour elle, n'est pas d'avoir tout tenté pour le lui faire comprendre, au gentil seigneur, si ce n'était sa totale ignorance des choses de l'amour, à moins que ce ne soit son inaptitude à un raisonnement logique quelconque. Perceval, reste néanmoins, la seule personne que le roi Arthur invite régulièrement à partager, seul à seul, le repas de midi. La Dame du Lac à prédit de lui une destinée hors norme, qui ferait parler de lui dans vingt siècles encore!
Caradoc de Vannes, fidèle et inséparable comparse de Perceval, quand il ne mange pas, il passent le plus clair de leurs temps à la taverne. Caradoc est un estomac sur pattes, il ne fait que manger, il ne semble aimer que ça d'ailleurs, sa journée et sa nuit sont divisés en 11 temps de repas. Dés le lever, il sort de dessous son oreiller, un bon gros jambon qu'il entame allègrement. Il ne se lave jamais, contrairement à sa femme, qui elle, se lave quatre fois par semaine, et souhaiterait que son mari en fasse autant. Placide, paresseux, c'est tout de même un agréable compagnon, à qui, tout comme à Perceval, il ne faut jamais confier de mission d'importance militaire.
Dans le second carré, on trouve des personnages intéressants, mais qui interviennent plus rarement
Yvin, le frère de la reine Guenièvre, beau-frère du roi Arthur. Ce dernier se doit de se le rappeler sans cesse, tant le personnage est dépourvu de toutes velléités guerrières ou politiques, c'est un objecteur de conscience avant l'heure, un subversif introverti, coincé et maladroit, qui affectionne plus l'instant instinctif que le véritable statut que lui impose sa naissance et sa place autour de la table ronde. Penaud, il est totalement dépourvu d'ambitions. Se comporte, la plupart du temps, en enfant gâté, incompris du reste du monde qui l'exaspère. Ce personnage est joué par le petit frère Astier.
Gauvin, le neveu du roi Arthur, compagnon de jeux d'Yvin. Ils ont le même âge, sont aussi peureux l'un et l'autre, s'entendent comme larrons en foire dans leurs délires pseudo réac avant-gardiste. Ils désirent, malgré tout, plaire à leur roi, qu'ils aiment profondément.
Le Purificateur, joué par Elie Seimoun, incarne l'inquisition avant la lettre. Il brûle à tout va, sème la terreur pour tout ce qui relève de l'hérésie. Il abhorre la sorcellerie, la magie, ne croit qu'en Saint-Jules, Saint-Didier, Saint-Fernand, et en Jésus Christ notre Sauveur. Son rêve ultime, décider le roi Arthur à le laisser cramer Merlin.
Vanek, le marchand d'esclaves, souvent convoqué prés le roi Arthur, en qualité d'homme de terrain, susceptible de trouver d'improbables solutions à des situations délicates, les caisses vides de l'Etat par exemple. Combinard, sans scrupules, habile commerçant, il peut tout, voit tout, entend tout, et est même capable de retrouver l'épée Excalibur, l'épée flamboyante du roi, volée au sein même de la forteresse de Kaamelott.
Démétra, la plus visitée des maîtresses du roi Arthur. Très proche de la reine Guenièvre, qu'elle tente de consoler en lui donnant des cours de séduction à l'endroit de son époux indifférent. Démétra est amoureuse du roi, l'inverse ne semble moins évident.
Les jumelles du pécheur, autres maîtresses officielles du roi. Selon lui; " l'une est plus... et l'autre, c'est plus...".
Azénor, la dernière maîtresse officielle en date, joué par Emma De Caunnes, assume mal ce rôle qui lui échue malgré elle, la chose lui fut présentée comme un insigne honneur qui ne saurait se refuser. Alors même qu'elle vit au château, elle continue à chaparder... pour manger! C'est ce côté rebelle, frais, indiscipliné, indompté, qu'affectionne tout particulièrement Arthur.
Guethenoc, le turbulent agriculteur, viticulteur, et boulanger, chapeaute officiellement le monde agricole des environs de Kaamelott. Sa production est plus que médiocre, il le sait, mais l'attribue, en toute mauvaise fois, au climat généralement pluvieux, de l'île de Bretagne, que la lointaine Andalousie.
Roparzh, est l'ennemi intime de son rival, et voisin de champs, Guethenoc. Cependant, lui, est éleveur, et supporte mal les incursions fréquentes des bêtes de Guethenoc sur ses champs, faits qu'il soigne promptement en leurs lâchant ses chiens!
Dame Ygerne, la mère du roi Arthur, veuve de feu Uther Pendragon, précédent roi de l'île de Bretagne, le père biologique d'Arthur, ce dernier ayant élevé par Antor, un chevalier fermier. Souveraine du bon peuple de Tintagel. Son côté pince sans rire, collet monté, vieille fille, l'oppose diamétralement à la façon de régner de son fils, qu'elle juge trop laxiste quand au comportements à son encontre, des gens du royaume, censés marquer plus de respect pour la personne royale. Et ce n'est pas la présence Picte à Kaamelott, en la personne de Dame Séli, qui lui fera penser le contraire!
Au centre de toutes ces convergences humaines, disparates, différentes, tente d'exister, tant bien que mal, un roi Arthur désabusé, blasé.
De temps à autre, apparaît à Arthur seul, la Dame du Lac, le personnage fantomatique de la série. Il est le seul à pouvoir la voir, l'entendre et lui parler, donc. Cependant, ces apparitions, tellement brutales, qu'elles causent au roi une réelle souffrance momentanée au coeur, n'obeissent à aucune règles apparentes, elles se produisent souvent alors que le roi n'est pas seul justement, et qu'il est en plein règlement diplomatique ou qu'il expose à ses chevaliers, pas forcément les plus futés du reste, une situation complexe d'ordre militaire. Dans ces moments là, la confusion règne, car personne ne comprend à qui Arthur s'adresse, même si ce dernier tente pour la énième fois d'expliquer l'inexplicable, tout en conversant avec la Dame du Lac!
Celle-ci, en revanche, n'apparaît jamais pour rien, c'est toujours important, et généralement il s'agit d'une quête à mener. Un dragon à tuer, des ogres à tuer, des gobelins à tuer, tout un tas de bestioles à tuer en fait, afin de récupérer un trésor farouchement gardé, dans des cavernes, des grottes et autres souterrains. Et quand il s'agit de rapporter cela aux éventuels volontaires pour l'accompagner...
Quant au Graal lui même, personne ne sait ce que c'est, seul Arthur semble s'en soucier, c'est l'ultime quête qu'il doit mener, et c'est la seule raison d'être de Kaamelott et de l'assemblée de la table ronde, pourtant, il doit reconnaître que pour les autres chavaliers, cela fait beaucoup de choses abstraites à avaler.
Le roi Arthur de la série Kaamelott, a les nerfs à fleur de peau, c'est un écorché. L'on devine chez lui un manque affectif sérieux de la part d'une mère rigide, qu'il fuit autant que possible, car elle lui fait peur. Son désir d'être materné, son côté enfant qui refuse de grandir, sont les traits les plus soulignés lorsqu'il se trouve en compagnie de Démétra. En présence de sa femme, Guenièvre, qu'il a connu seulement trois jours avant leur mariage, il est ombrageux, incisif, vexant, tant il la trouve par trop naîve et peu avenante physiquement. Il ne peut digérer, du fait, que c'est surtout l'alliance d'avec la Carmélide qui a imposé ce choix. Un choix politique, nécessaire à cette époque féodale troublée par d'incessantes invasions hostiles.
Il a également une vision politique, qualifiée de molle par Léodagan, il gouverne comme une femme, qui tranche radicalement d'avec la barbarie première, comme unique et impérieuse réponse coutumière aux conflits. Il privilégie le dialogue, la diplomatie, et à recours aux armes qu'en cas d'absolue nécessité. Ce n'est pas un conquérant dans l'âme, c'est un penseur, un visionnaire.
Bien qu'il ne s'en vante jamais, car c'est l'inconscient de ses actes qui doit percer à l'image, il concède à la Femme bretonne un statut jamais observé ailleurs.. A Kaamelott, la femme agit selon son désir, toutes proportions gardées bien sûr, elle est libre de pensées et d'expressions, sa différence et ses besoins sont respectés.
Intelligent, sensible, soucieux du bien être des autres, il est néanmoins conscient d'avoir une longueur d'avance sur ses comptemporains. Ce qui le chagrine quelque peu, cela l'isole un peu plus des autres, il ne jouit pas de cette situation.
Homme simple, aux désirs simples, il est le dépositaire bien involontaire d'une destinée qu'il n'a pas choisie, et qui le dépasse. Ce désarroi, il ne peut le confier à personne, ce qui à tendance à le rendre dépressif.
Il exerce justement son pouvoir de roi, mais n'en abuse pas, il vit assez mal ce statut de premier homme du royaume de l'île de Bretagne. Ainsi, il parvient difficilement à accepter les artifices nécessaires à l'exercice du pouvoir, ces obligations induites, comme rassurer en permanence les paysans enragés par les saccages sur leurs terres, provoquées par les combats quotidiens contre l'envahisseur. Ou encourager son armée avant les batailles décisives, leurs insuffler la fougue et la rage de vaincre. Cela le lasse, le gène même.
Et quand on lui rapporte sa popularité toute relative, il peste contre ces freins bassements matériels, rageant d'être le seul à qui on demande d'apporter la salvation, d'étendre une philosophie nouvelle, de défendre des valeurs morales et intellectuelles inédites, d'incarner un nouveau mode de pensée.
Une expression bien à lui, résume asez bien son mode de fonctionnement; C'est pas des flèches les gars!!!...
Arthur n'est pas un homme heureux, sur ses épaules pèse un bien trop lourd fardeau, il est celui qui a extirpé l'épée magique Excalibur, prisonnière de son rocher, enchassée par un enchantement, que lui seul pouvait conjurer. Non pas tant par des artifices et autres subterfuges non humains, mais bel et bien parce qu'il était l'élu, celui que la prophétie avait annoncée des siècles auparavant, par qui tout arriverait.
Dans sa main, Excalibur flamboie, au creux de toutes les autres, elle n'est qu'une épée ordinaire. L'épée Excalibur reconnaît l'exceptionnelle destinée de son porteur!
Seule une autre personne peut faire mieux que le roi Arthur, dans sa main l'épée magique flamboie bien plus encore. Cette main appartient à... Perceval!!!...
Très intrigué de cela, songeur, allongé dans son lit, ne parvenant pas à se concentrer sur son parchemin, il n'entend pas Guenièvre s'inquiéter de son état, et quand il l'entend enfin, il lance laconiquement;" pensez vous que les cons pouvent avoir une exceptionelle destinée?".
Prenant la chose pour elle, piquée au vif, elle lui rétorque alors; "méfiez vous des cons, on ne sait jamais jusqu'où ils peuvent aller!!!...'

1 commentaire:

Tibanor a dit…

j'ai vu le reportage sur la Tempo, bien dans l'arnaque de l'esprit