vendredi 26 octobre 2007

PLUS FORT QUE GERARD MAJAX...HARRY POTTER!!!...

Et voila, cette année ça en fera un de plus. Un nouvel opus consacré aux aventures périlleuses du petit sorcier blanc britton. Le dernier né, qui clôt normalement la saga en sept volumes, dévoile les derniers pans d'une trame complexe, révélant enfin l'ultime secret de l'origine des oeufs avec lesquels la mayonnaise Harry Potter fut montée de main de maître par la néo-millionaire, en dollars, JK Rowling! Tout un programme.
Ma compagne les a tous, c'est vous dire toute la difficulté qui est mienne, à décrier le phénomène littéraire planétaire number one. Si elle avait été une stupide parmi les stupides, une de plus, ma tâche en aurait facilité, or c'est loin d'être le cas, et j'en suis presque à devoir me résoudre à classer cette saga au panthéon des oeuvres majeures de la littérature mondiale. Hemingway, Proust, Tolstoy, Camus, Zola, Hugo, Troya, et tant d'autres, tous les autres, vont devoir se pousser un peu, pour faire une petite place à la maman de l'infortuné petit Harry.
Cela fait des mois que ma compagne l'attendait, et sur le point d'être la proie de fans hystériques, prêt à faire la queue dés minuit devant les grandes librairies, celles dignes de ce nom- parce que les autres c'est que du caca boudin prout berk, proposant à une jeunesse attardée des mièvreries sans grand intérêt- je réussis, à grand renfort de trouvailles ingénieuses du style " dommage que je doive me lever si tôt demain... ", bien qu'un couteau cupide me frôlait d'un peu trop prés la gorge exsangue, à échapper, de justesse cependant, à la corvée débile consistant à moutonner en compagnie d'un troupeau de zombies, prêt à vendre papa et maman afin d'être les premiers à dire aux copains copines de la cour de récré, " ayéééé heu, j'lai eu avant toi heu, t'étais pas là heu, moi j'étais là-bas heu, j'ai fait la queue moi heu, pas toi heu, prrrrrrrttt!!!..."
Bref, t'es qu'un loser si t'achètes le bouquin le lendemain ou dans le mois qui suit, quand à l'acheter des années après sa sortie, en réédition format de poche, mieux vaut ne pas envisager ce cas de grande désespérance intellectuelle, le coming out des coming out, la méga honte inavouable !!...
Moi c'est pas pareil, je suis hors compétition, c'est par amour que je me suis fendu de la trentaine d'euros nécessaire au précieux achat. Ce que femme veut...
Et comme elle à plongé dans l'univers du dernier roman de l'anglaise, si profondément qu'il me semble ne même plus exister, je me suis précipité sur cette page afin de vous livrer mon immédiat ressenti!
Cela dit, documenté sur l'affaire Potter, je le suis, et depuis longtemps. Mais depuis peu, certains aspects sociologiques sont venus éclairer mon esprit fureteur, d'une lumière nouvelle.
Car, il y a une chose que je m'explique mal. Quel est le secret de cette réussite sans précédent, s'agissant d'une oeuvre, c'en est une à n'en pas douter, sur laquelle l'on peut greffer toutes les sortes de décryptages archétypales classiques, ingrédients plus que connus, largement usités en littérature un tant soit peu sérieuse; la différence, le rapport conflictuel, la transition générationnelle, la quête initiatique, l'introspection, la remise en question, la peur de vivre plus que de mourir, la causalité, les choix, le libre arbitre, la responsabilisation, la destinée...
On prête à l'auteure une écriture intéressante, mais fera t'on d'elle une Chevalière des Arts et des Lettres, l'encensera t'on pour son écriture plus que pour le contenu de ses ouvrages, les deux peut-être?
Pourquoi ce succès, pourquoi?
L'intérêt est certain, le thème Harry Potter est porteur, la liste des produits dérivés, longue comme un bras d'Alien décharné, est là, sous nos yeux, à portée de porte-monnaie, partout, là où ce qui se vend est susceptible d'être acheté.
Inutile de se voiler la face, Harry Potter est dans la place.
On pourrait se lancer dans d'interminables digressions, toutes plus surprenantes qu'intéressantes, je ne suis pas certain qu'on toucherait pour autant une vérité absolue, déterminante à la résolution de ce genre de question.
Parfois, pourquoi et comment se télescope violemment, se mélangent, se perdent en une fusion d'une rare subtilité, un véritable défi à l'esprit sceptique, un joueur de billard de mes amis rejouterait "comme la fosse!!!..."
Une thèse crédite au phénomène Harry Potter, une aura teinté de merveilleux, la sublimation de l'être primaire, animiste et métaphysique. Peut-être, sûrement. Pourquoi pas.
Il est vrai qu'au plus profond de chacun de nous, réside, survit, et tel le phoenix parfois ressuscite, un vieux fond d'obscurantisme délétère, héritage des premiers âges de la vie humaine, quand la conscience des choses au-dessus de nos têtes, dans le vide suspendu du cosmos, résonne dans les coeurs et les âmes dépendantes d'une nature hostile et bienfaitrice à la fois.
Des contours flous de nos questionnements égoïstes, naissent d'autres questions, éternellement sans réponses.
La saga Harry Potter, c'est sans doutes un peu de tout cela, dosé, subtilement, savamment, à la manière d'une matière brute dont progressivement, patiemment, sans heurts, le sculpteur donne l'illusion de la vie, tant son art est maîtrisé, consommé!
Finalement, est-il si important de savoir pourquoi succès il y a, cette page a t'elle une raison d'être, ma compagne sortira t'elle un jour la tête du dernier opus, numéro un des ventes de librairies?
Des questions, encore des questions... toujours des questions!!!...
La prochaine fois, je vous entretiendrez des choix cornéliens qui agitent fiévreusement l'esprit de ma fille de trois ans; comment négocier, quand on n'a que deux bras, le transport de deux poupées, d'un doudou géant qui traîne dans les pieds, de quatre peluches et de deux livres cartonnés de l'épaisseur d'une pièce d'un euro par page, dans le fourbe dessein de s'immiscer en loucedé entre papa et maman, profondément endormis aux aurores de la journée dominicale, sans les réveiller ni faire aboyer les chiens présent dans la pièce.

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